No. 64/3    septembre 2011

Juliette Bise

L'art de la transmission

par Antoine Pecqueur

Juliette Bise

© Jacques Thévoz

La soprano suisse, qui a enseigné aux conservatoires de Fribourg et de Lausanne, nous a quittés en mai dernier. Portrait d'une pédagogue hors pair.

De nombreux chanteurs se sont retrouvés en mai dernier à Fribourg, à l'occasion des obsèques de Juliette Bise. Certains, comme la soprano Hiroko Kawamichi, le baryton Gilles Cachemaille ou le ténor Antoine David, ont même chanté au cours de la cérémonie. On ne pouvait imaginer plus bel hommage pour cette musicienne, née en 1922 à Fribourg, qui a prodigué son enseignement à plusieurs générations d'élèves. Mais avant d'être la pédagogue réputée que l'on connaît, Juliette Bise a mené sa propre carrière de soprano.

Son fils, Georges Delnon, actuellement directeur de l'Opéra de Bâle et du Festival de Schwetzingen (en Allemagne), revient sur la manière dont sa mère a découvert la musique: «Sa famille habitait à Fribourg. Son père était marchand de meubles et sa mère travaillait avec lui. Ils n'étaient ni l'un ni l'autre musiciens, ses frères et soeurs non plus. Mais la famille était très croyante. Et c'est grâce à l'abbé que Juliette a découvert le chant. Elle a tout d'abord chanté dans des choeurs puis s'est mise à étudier sérieusement cette discipline.» Juliette Bise prend ainsi des cours au Conservatoire de Genève, avant d'aller se perfectionner à l'étranger. Elle travaille notamment au Mozarteum de Salzbourg, à Hilversum (aux Pays-Bas), ainsi qu'à Vienne et à Budapest. Le baryton-basse Philippe Huttenlocher, qui a étudié avec elle mais a aussi chanté en soliste à ses côtés, se souvient d'une «voix corsée, avec beaucoup de grain, qui n'était pas légère. Elle n'avait pas beaucoup d'aigus, mais disposait d'une très bonne technique et connaissait très bien ses limites. Je me rappelle avoir chanté pour la première fois avec elle en 1963 dans la Nelson-Messe de Haydn. C'était comme dans un conte de fées! Je me suis ensuite inscrit dans sa classe et j'ai chanté plus tard avec elle dans des oeuvres de Bach et de Schütz.»


Au concert et au disque

Ouverte à de nombreux répertoires, Juliette Bise avait toutefois un penchant pour la musique sacrée -- elle-même catholique pratiquante, elle ne manquait jamais la messe dominicale. Durant sa carrière de soliste, elle a également eu l'occasion de se produire aux côtés d'artistes légendaires, comme le chef d'orchestre Ernest Ansermet ou le ténor Giuseppe di Stefano. Des rencontres qu'elle a notamment pu faire en travaillant, de 1948 à 1955, au Grand Théâtre de Genève, où elle a, entre autres, excellé dans le rôle de Charlotte de Werther de Massenet. C'est à Genève qu'elle rencontre son futur mari, Ido Delnon, médecin d'origine romanche. «Juliette a toujours eu une santé délicate et a ainsi rencontré mon père lors d'une consultation», nous confie Georges Delnon. «Après Genève, ils sont allés s'installer à Zürich. Cela ne posait pas de problème à Juliette, qui était vraiment douée pour les langues et parlait très bien le suisse allemand. Elle a d'ailleurs toujours été à cheval sur les deux cultures, ce qui explique son attrait tant pour la musique française que germanique.»...

 

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RMSR septembre 2011

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(page mise à jour le 15 septembre 2011)