No. 64/2    juin 2011

 

Les cinquante ans de l'Ensemble Vocal de Lausanne

Par Vincent Arlettaz

EVL, 24 février 2011

Cathédrale de Lausanne, le 24 février 2011: l'Ensemble Vocal de Lausanne, sous la direction de Michel Corboz, chante les Vêpres de Monteverdi, avec l'orchestre «Les cornets noirs».
Photo © alpha design

 

L'Ensemble Vocal de Lausanne ne fait rien comme les autres, c'est bien connu... Cette année anniversaire fera-t-elle exception? Préparées de longue date, les cérémonies sont en tout cas à la hauteur de l'événement, en soi exceptionnel: dans nos régions, pour un ensemble musical de haut niveau, atteindre le demi-siècle d'existence est déjà une prouesse; le faire, de surcroît, sous la direction d'un seul et même chef tient presque du miracle!

Et pourtant, le miracle est là, sous nos yeux: depuis le 19 juin 1961, Michel Corboz et ses protégés n'ont cessé de se produire, dans des concerts d'une qualité toujours remarquable, pour le plus grand plaisir des mélomanes romands et étrangers. Pour commémorer comme il se doit un tel événement, une année d'activités soutenues a été mise sur pied. Celle-ci commençait fin janvier, avec à la clé une tournée consacrée au Deutsches Requiem de Brahms, à Nantes et dans les pays de la Loire, à l'invitation du fameux festival «La Folle Journée». C'est toutefois dans les semaines qui suivirent que fut concentré l'essentiel des commémorations: l'EVL, qui avait été révélé au public international au milieu des années 1960 par son mythique enregistrement des Vêpres de Monteverdi, ne pouvait mieux choisir que cette oeuvre pour donner rendez-vous à son fidèle public romand. La fête, célébrée en la Cathédrale de Lausanne (le 24 février, voir l'illustration ci-dessus), à la Fondation Gianadda de Martigny (le 25) et au Victoria Hall de Genève (le 27), fut assurément belle -- Fribourg manquant toutefois à l'appel, de manière totalement incompréhensible. Dans la foulée, une exposition à l'Hôtel de Ville de Lausanne (du 15 au 26 février) permettait d'évoquer en images et en textes les hauts moments de cette magnifique épopée -- épopée également célébrée dans un ouvrage commémoratif richement illustré, dû à la plume experte de notre ancien collaborateur Antonin Scherrer; enfin, en février fut également publié un DVD consacré à Michel Corboz par deux jeunes réalisateurs romands (on retrouvera toutes les références de ces publications en fin d'article).

Est-ce tout? Nullement! Le programme comprend encore une journée du souvenir le 19 juin (date exacte de l'anniversaire), une production du Requiem de Verdi le 27 septembre à la Cathédrale de Lausanne (avec l'orchestre Sinfonietta, qui fêtera pour sa part son trentième anniversaire), enfin, le 25 novembre à la Salle Paderewski, un concert d'oeuvres rares, qui permettra d'entendre notamment Et la vie l'emporta, ultime composition de Frank Martin -- une pièce que l'EVL avait jadis donnée en création -- ainsi que des commandes passées pour l'occasion à deux compositeurs vaudois, Julien-François Zbinden et Benoît Corboz (le fils de Michel Corboz). On le voit, l'ensemble a voulu faire les choses en grand, et ne pas laisser passer l'occasion de partager avec la communauté romande le bonheur de ces cinquante années de passion et de fidélité!


Tsunami et confusion

Magnifiquement commencée, cette année du jubilé devait toutefois dans un deuxième temps connaître des moments difficiles: un des grands rendez-vous devait être en effet la rituelle tournée au Japon, au début mai (également à l'invitation de la Folle Journée); mais à peine l'excitation des concerts de la fin février était-elle retombée que de graves nouvelles d'Extrême-Orient venaient s'abattre, telle une douche froide, sur nos musiciens: suite au terrible tsunami du 11 mars, puis surtout aux fuites radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima, la confusion et l'incertitude se mirent à planer sur cette série de concerts -- non sans provoquer d'ailleurs de vives tensions au sein de l'ensemble. Mais ce n'était là pas encore tout: le 7 avril, Michel Corboz était victime d'un malaise cardiaque alors qu'il travaillait avec le choeur de la Fondation Gulbenkian à Lisbonne; dans les jours suivants, il devait subir une opération de plusieurs heures, rendant nécessaire une convalescence d'une durée appréciable. Ce qui finit par entraîner l'annulation pure et simple des concerts japonais, tout en jetant un vaste point d'interrogation sur la suite des commémorations.

Telle est la situation actuelle: pour achever son cinquantenaire, l'EVL cherche un deuxième souffle. Celui-ci devrait venir à la faveur de l'événement symbolique par excellence, qui aura lieu le 19 juin (tel est en effet le jour exact de l'anniversaire: c'est au programme d'un concert donné le 19 juin 1961 que le nom d'Ensemble Vocal de Lausanne apparaît pour la toute première fois): le choeur animera la messe dominicale en la Basilique Notre-Dame du Valentin à Lausanne, lieu de naissance de l'ensemble -- et d'ailleurs à ce jour encore son port d'attache. A l'heure où nous écrivons, cette prestation est annoncée sous la direction de Michel Corboz -- à qui la Revue Musicale présente ses plus sincères voeux de rétablissement...


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RMSR juin 2011

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