No. 55/2    juin 2002

 

Mes raisons de choisir Pelléas

par Claude Debussy

 

Depuis longtemps, je cherchais à faire de la musique pour le théâtre, mais la forme dans laquelle je voulais la faire était si peu habituelle qu'après divers essais j'y avais presque renoncé. Des recherches faites précédemment dans la musique pure m'avaient conduit à la haine du développement classique dont la beauté est tout de technique et ne peut intéresser que les Mandarins de notre classe. Je voulais à la musique une liberté qu'elle contient peut-être plus que n'importe quel art, n'étant pas bornée à une reproduction plus ou moins exacte de la nature, mais aux correspondances mystérieuses entre la Nature et l'Imagination.
Après quelques années de pèlerinages passionnés à Bayreuth, je commençais à douter de la formule wagnérienne; ou plutôt il me semblait qu'elle ne pouvait servir que le cas particulier du génie de Wagner. Celui-ci fut un grand ramasseur de formules, il les rassemblait dans une formule qui parut personnelle parce qu'on connaît mal la musique. Et, sans nier son génie, on peut dire qu'il avait mis le point final à la musique de son temps à peu près comme Victor Hugo engloba toute la poésie antérieure. Il fallait donc chercher après Wagner et non pas d'après Wagner.

Le drame de Pelléas qui, malgré son atmosphère de rêve, contient beaucoup plus d'humanité que les soi-disant «documents sur la vie», me parut convenir admirablement à ce que je voulais faire. Il y a là une langue évocatrice dont la sensibilité pouvait trouver son prolongement dans la musique et le décor orchestral. J'ai essayé aussi d'obéir à une loi de beauté simple oubliée singulièrement lorsqu'il s'agit d'une musique dramatique; les personnages de ce drame tâchent de chanter comme des personnes naturelles, et non pas dans une langue arbitraire faite de traditions surannées...

 

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