No. 76/2    juin 2023

 

Une création à Genève

'Voyage vers l'espoir'

Par Claudio Poloni

Voyage vers l'espoir, Grand Théâtre de Genève

Kartal Karagedik, dans le rôle du père kurde.
© GTG Gregory Batardon

 

Après 'Davel' à l'Opéra de Lausanne au début février (voir notre édition précédente), c'était au tour du Grand Théâtre de Genève, du 28 mars au 4 avril 2023, de présenter une création, 'Voyage vers l'espoir', du compositeur allemand Christian Jost, né en 1963.
 

Les nouveaux opéras n'étant de loin pas chose courante, on ne peut que saluer les initiatives des deux principales scènes lyriques romandes: Voyage vers l'espoir est basé sur le film éponyme (Reise der Hoffnung) du réalisateur suisse Xavier Koller, qui a obtenu en 1991 l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, réussissant l'exploit de ravir la palme au grand favori de l'époque, Cyrano de Bergerac. Le film est lui-même tiré d'un fait divers tragique: le 14 octobre 1988, un enfant de sept ans perdait la vie au col du Splügen. Le livret de l'opéra, rédigé par Kata Weber et traduit en français par Pascal Paul-Harang, puis adapté pour les besoins de la musique par Yannis Pouspourikas (voir p. 4), raconte l'histoire d'une famille kurde qui quitte son pays pour tenter de parvenir à ce qu'elle croit être le paradis: la Suisse. Premier déchirement: les trois enfants ne peuvent pas tous faire partie du voyage, et c'est finalement le benjamin, Mehmed Ali, qui accompagnera ses parents, Haydar, le père, et Meryem, la mère, sur la route de l'espoir. Mais le chemin vers le paradis va se transformer en mirage, puis en cauchemar. Après d'harassantes journées de marche et un bout de voyage fait à bord d'un camion, la petite famille arrive à la gare de Milan, au milieu d'une marée d'autres réfugiés. Haydar et Meryem se rendent compte que leur argent ne suffira pas à payer les passeurs et, en désespoir de cause, ils s'engagent à verser à ces derniers la moitié des revenus qu'ils percevront en Suisse pendant deux ans. Mais la traversée des Alpes vire au drame: Mehmed Ali meurt de froid et d'épuisement. La police arrête les parents, les sépare et Haydar se retrouve menotté dans le bureau d'un inspecteur qui l'inculpe d'immigration illégale et d'homicide involontaire. A la question du policier lui demandant la raison de sa venue, Haydar répond simplement: «J'avais de l'espoir»...

 

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RMSR juin 2023

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