No. 70/4    décembre 2017

 

Julien-François Zbinden

centenaire

Par Vincent Arlettaz

Julien-François Zbinden

© Yvan Ischer

 

Le 11 novembre 2017, le Vaudois Julien-François Zbinden avait le bonheur insigne de célébrer en musique son centième anniversaire -- ce qui fait désormais de lui le 'recordman' parmi les compositeurs romands, succédant à René Gerber disparu en 2006 à l'âge de 98 ans. Composant plus que jamais, 'JFZ' a publié dans les années récentes plusieurs disques, ainsi que deux livres de témoignages. De nombreux hommages lui ont été rendus tout au long de l'année 2017, et les festivités se prolongeront dans les mois qui viennent, avec notamment des productions impliquant l'Orchestre de Chambre de Lausanne ou le Quatuor Terpsycordes.
 

Né à Rolle le 11 novembre 1917, Julien-François Zbinden commence vers la fin des années 1930 une carrière de pianiste de jazz et de variétés, qui le voit notamment effectuer un tour de Suisse des 'clubs' en 1938. La guerre le coupant de la possibilité de se produire à l'étranger, il écume pendant plusieurs années restaurants, dancings et autres grands hôtels de notre pays. Puis, recruté en 1947 par la Radio romande en tant que pianiste, il y gravit rapidement les échelons, parvenant jusqu'au poste de chef-adjoint des émissions musicales. Quant à la composition, il s'y initie pour ainsi dire en autodidacte: au-delà de l'influence du jazz, finalement plutôt discrète dans sa production dite «sérieuse», le style du compositeur doit beaucoup à Stravinsky, à Honegger ou à Ravel. Parmi ses rares maîtres, on pourra citer René Gerber, qui lui dispensa dès 1942 des cours de contrepoint et d'orchestration, et qui fut un proche jusqu'à ses dernières années.

 

Fou de jazz

C'est à la radio et au «78 tours» que Julien-François Zbinden doit d'avoir découvert, dès le début des années 1930, les grands noms du jazz comme Louis Armstrong, Duke Ellington, Count Basie ou Art Tatum. Dès cette époque, il se produit comme pianiste et improvisateur dans ce style -- une activité qu'il poursuit jusqu'à ce jour, ayant la chance de disposer, à l'âge de cent ans, de facultés digitales intactes! Dès la première heure, la littérature a également figuré parmi ses sources d'inspiration essentielles: c'est notamment avec un compagnon de collège, le chansonnier Pierre Dudan (1916-1974), qu'il découvre l'œuvre de Baudelaire, Rimbaud, Verlaine et surtout André Gide. Mais bien d'autres poètes auront marqué son œuvre, notamment Léopold Sédar Senghor qui lui inspira la suite pour récitant et orchestre Éthiopiques (1971), magnifique réflexion sur la négritude et la modernité (enregistrée par l'Orchestre de Chambre de Lausanne sous la direction d'Arpád Gérecz), où l'on retrouve accents impressionnistes et savoureuse vigueur rythmique...

 

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RMSR décembre 2017

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