No. 68/1    mars 2015

 

Julie Beauvais

L'opéra en version originale

par Claudio Poloni

 

La fureur, le flegme, la mélancolie, le sang. Dans le Parc des Bastions de Genève, devant le vénérable bâtiment abritant l'université, quatre écrans géants de 7 mètres de hauteur ont projeté chacun l'été dernier -- dans le cadre du Festival de la Bâtie -- un chanteur d'opéra interprétant un air baroque emblématique d'une passion, d'un «affect» comme diraient les scientifiques. Ces airs étaient tous empruntés à Haendel et étaient tirés d'Alcina, de Giulio Cesare et d'Ariodante. Réalisés au Funkhaus de Berlin par la metteur en scène suisse Julie Beauvais, avec la complicité de la photographe Brigitte Lustenberger, d'une équipe de techniciens et du Neues Barockorchester Berlin dirigé par Kerstin Behnke, les quatre films en plan fixe duraient entre quatre et huit minutes et étaient projetés côte à côte, simultanément et en boucle. Le public était invité à se munir de casques installés sur une plate-forme devant chaque écran. Ce projet qui mariait la musique et l'image avait un nom quelque peu barbare: «Krasis». «La crase, c'est l'équilibre entre les liquides, l'harmonie.Quand on va bien, on a en nous chacun de ces affects. Lorsqu'apparaît un déséquilibre, il est temps de se faire un shot, une perfusion d'un de ces affects pour se rééquilibrer.»C'est en des termes médicaux que Julie Beauvais décrit son projet, lequel, selon elle, aurait des vertus thérapeutiques. Peut-être. L'installation pouvait aussi être appréciée, tout simplement, comme une occasion originale de goûter à la musique baroque, dans un parc, dès la tombée de la nuit.
Originalité, c'est le maître mot qui caractérise le parcours de Julie Beauvais. Cette Valaisanne d'origine, qui a grandi entre l'Afrique et son Valais natal, est montée à Paris à vingt ans pour suivre une école de théâtre, où elle a beaucoup travaillé le langage corporel. Au terme de sa formation, elle a voyagé pendant dix ans avec une troupe cosmopolite aux quatre coins de la Terre, en faisant ce qu'elle appelle du «théâtre politique, social et engagé».

 

Ouverture-opéra

Alors qu'elle se trouvait au Nicaragua, qu'elle avait des projets pour les Etats-Unis et n'avait pas prévu de rentrer en Suisse, Julie Beauvais est invitée à mettre en scène des opéras en Valais. Jean-Luc Follonier, directeur du projet Ouverture-Opéra à Sion, prend contact avec elle par téléphone pour lui proposer une collaboration: «Je ne connaissais pas l'opéra, ce n'était pas du tout ma tasse de thé. J'ai réfléchi et je me suis dit pourquoi pas.... j'ai voulu essayer pour apprendre quelque chose.»...

 

Pour lire la suite...

RMSR mars 2015

La version gratuite de cet article est limitée aux premiers paragraphes.

Vous pouvez commander ce numéro 68/1 (mars 2015, 64 pages, en couleurs) pour 13 francs suisses + frais de port (pour la Suisse: 2.50 CHF; pour l'Europe: 5 CHF; autres pays: 7 CHF), en nous envoyant vos coordonnées postales à l'adresse suivante (n'oubliez pas de préciser le numéro qui fait l'objet de votre commande):

 

info@rmsr.ch

(Pour plus d'informations, voir notre page «archives».)

 

Retour au sommaire du No. 68/1 (mars 2015)

 

© Revue Musicale de Suisse Romande
Reproduction interdite

 

Vous êtes sur le site de la  REVUE  MUSICALE  DE  SUISSE  ROMANDE

[ Visite guidée ]   [ Menu principal ]

(page mise à jour le 2 avril 2015)