No. 67/1    mars 2014

 

Claudio Abbado (1933-2014)

par Claudio Poloni

 

La nouvelle est tombée tôt le matin du 20 janvier, plongeant le monde de la musique classique dans la tristesse: Claudio Abbado est mort. Même si ce ne fut pas véritablement une surprise, tant on savait la santé du chef déclinante (il avait dû annuler une tournée de concerts au Japon en automne), l'émotion n'en a pas moins été particulièrement forte, à la mesure de la stature du maestro. Les dix dernières années de sa vie artistique -- peut-être les plus abouties -- ont été étroitement liées à la Suisse, et plus particulièrement à Lucerne et à son célèbre festival.

Claudio Abbado est né en 1933 à Milan, dans une famille de musiciens (son père était violoniste professionnel, sa mère pianiste amateur). Il entame des études de musique dans sa ville natale avant de partir pour Vienne, où il a pour professeur Friedrich Gulda pour le piano et Hans Swarovsky pour la direction d'orchestre. En 1968, il est nommé directeur musical de la Scala; il donne à la vénérable institution une nouvelle impulsion, qui culminera avec deux productions déjà entrées dans la légende, Macbeth et Simon Boccanegra, toutes deux mises en scène par Giorgio Strehler, sans parler de ses Rossini ou de sa Carmen avec Teresa Berganza. Il démocratise aussi l'illustre théâtre en organisant des concerts pour les étudiants et les ouvriers, fidèle à son engagement politique -- quand bien même il n'a jamais adhéré à aucun parti. Le chef ne néglige pas pour autant sa carrière symphonique, notamment à la tête du London Symphony Orchestra, et se fait le chantre de la musique contemporaine.

En proie à des tracasseries administratives, Claudio Abbado quitte Milan pour Vienne en 1986, où il crée un festival de musique moderne (Wien Modern) et entreprend de dépoussiérer le répertoire du Staatsoper. Ses choix insolites (La Kovantchina, Le Voyage à Reims, Fierrabras, Wozzeck notamment) ne sont pas forcément du goût du public viennois, qui n'est pas réputé pour son ouverture d'esprit. Avant Abbado, Mahler et Karajan en avaient déjà fait l'expérience. Le maestro ne s'éternise donc pas dans la capitale autrichienne, qu'il quitte en 1991. Alors qu'il n'est pas donné favori, il est nommé à la tête du Philharmonique de Berlin, dont il rajeunit l'effectif et élargit le répertoire; il allège également le son de la prestigieuse phalange. C'est d'ailleurs avec les musiciens berlinois qu'il donne ses derniers concerts en terres romandes, à Lausanne en 1993 pour l'inauguration du Musée Olympique, puis à Montreux en 1997...

 

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RMSR mars 2014

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