No. 57/4    décembre 2004

 

Le IIIe Reich et la musique

Réflexions en marge d'une exposition

par Vincent Arlettaz

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Près de soixante ans après la chute du pouvoir nazi, il reste douloureux de se pencher sur cette page sombre s'il en est de l'histoire occidentale. C'est ce que fait pourtant avec brio l'exposition «Le Troisième Reich et la Musique» proposée jusqu'au 9 janvier 2005 par la Cité de la Musique à Paris. On sait l'importance considérable qu'Hitler lui-même attribuait à la musique, lui qui était devenu dès l'adolescence un admirateur enthousiaste de Lohengrin et de Rienzi. On profitera donc d'admirer ici le manuscrit autographe des Maîtres Chanteurs, opéra officiel du Reich; mais on s'arrêtera surtout devant les vitrines qui nous présentent l'autre face du décor, par exemple la vie des camps. Comment ne pas frissonner à l'idée de la perversité des geôliers, qui imposaient aux détenus de jouer de la musique pour accompagner les exécutions capitales? Même bien avant la guerre, l'atmosphère semble être celle d'une émeute générale: dès 1928, des affiches du parti nazi appellent à manifester contre «l'opéra-jazz», traité d'«insolente salissure judéo-nègre» (Jonny spielt auf d'Ernst Krenek). Dès cette époque, les décors futuristes, minimalistes, étonnamment modernes conçus pour la scène de la Krolloper de Berlin, dans la plus pure ligne du Bauhaus, provoquent eux aussi des scandales retentissants. En 1938, l'exposition «Entartete Musik» («Musique dégénérée»), à Düsseldorf, dénonce le jazz comme une musique à la fois «juive, bolchevique et nègre» (!) ...

 

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