No. 78/1   mars 2025

 

Lausanne, Théâtre Pulloff

'Erotikos Factory'

Par Claudio Poloni

Erotikos Factory

© Valdemar Verissimo
 


‘Erotikos Factory', opéra sur le thème de l'amour à l'ère de l'intelligence artificielle, a été créé le 4 février 2025 au Théâtre Pulloff à Lausanne, dans le quartier du Tunnel.
 

L'histoire: Haniel, un jeune metteur en scène, décide de créer un opéra sur le thème de la passion amoureuse et du désir. Il souhaite explorer, à travers l'envoûtement de la musique, toutes les nuances du lien amoureux, qu'il s'agisse du manque, de la souffrance, de la jouissance, de la déchirure mais aussi du partage, du bonheur et de la joie. Mais voilà, nous sommes en 2055 et la virtualité numérique s'est imposée depuis longtemps; l'intelligence artificielle règne désormais en maître sur le monde et sur les humains. Pour mener à bien son projet, Haniel va donc faire appel à des personnages câblés, à des cerveaux connectés et à des robots humanoïdes. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'à ce que cette machine bien huilée se grippe: la soprano va tomber amoureuse de son metteur en scène, qui se retrouve complètement pris au dépourvu. Telle est, en gros, l'intrigue de l'opéra Erotikos Factory, créé début février au Théâtre Pulloff de Lausanne. Un événement, car ce n'est pas tous les jours que la capitale vaudoise accueille la première mondiale d'une oeuvre lyrique -- qui s'avère être, soit dit en passant, le tout premier opéra sur le thème de l'intelligence artificielle.

La musique d'Erotikos Factory a été écrite par Gérard Massini, compositeur lausannois qui a déjà un oeuvre conséquent à son actif: après Eden Park (2024), inspiré d'une histoire vraie sur la Prohibition, et après Salomé (2018), il avait envie, pour son troisième opéra, «d'un sujet plus léger, sans tête coupée». Il conçoit d'abord l'idée de mettre en musique des poèmes érotiques de la fin du XIXe et du début du XXe siècle et se tourne vers Jean Gabriel Chobaz, metteur en scène et directeur du Pulloff, avec lequel il a l'habitude de travailler. Ce dernier prend contact avec le librettiste Stéphane Albelda, qui suggère alors la thématique de l'intelligence artificielle. La proposition a tout de suite convaincu Jean Gabriel Chobaz, car elle permettait de raconter une véritable histoire, au lieu de se contenter d'une succession d'airs, basés sur des poèmes séparés. Pour le directeur du Pulloff, c'était aussi une excellente occasion «d'aborder le sujet de l'érotisme et des sentiments humains à travers l'intelligence artificielle, dont on parle constamment aujourd'hui; non pas par des textes anciens, mais en dépeignant le monde actuel de façon sensible et érotique, sans vulgarité ni sexe»...

 

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RMSR mars 2025

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