No. 71/4    décembre 2018

 

En mémoire de

Caroline Charrière

Par Laurent Mettraux

 

Un mélange de retenue et d'enthousiasme, de timide intériorité et de volonté de communiquer, d'accueil calme du moment présent et de détermination, d'inquiétude et de conviction: la compositrice fribourgeoise Caroline Charrière était tout cela à la fois. Alors que s'accroissait sa notoriété, sa disparition prématurée le 1er octobre dernier, à l'âge de 57 ans seulement, laisse un vide dans le monde musical.

 

Née en 1960, Caroline Charrière a commencé sa formation musicale comme flûtiste, obtenant le diplôme de virtuosité dans la classe de Pierre Wavre avant de se perfectionner auprès d'Aurèle Nicolet. Parallèlement, elle a étudié la direction d'orchestre et la composition. Dans ce dernier domaine, elle soulignait volontiers l'impulsion décisive et les encouragements chaleureux de son professeur Jean Balissat. Au tournant du siècle, la fribourgeoise décida de se consacrer prioritairement à la composition, choix judicieux puisque son style personnel et clair a su conquérir le coeur de nombreux interprètes, qui lui passèrent volontiers des commandes, et des auditeurs charmés par son langage apparemment simple, mais patiemment ciselé, dont l'immédiateté et l'authentique franchise cachaient souvent un long labeur. Ses partitions, volontiers méditatives, mystérieuses, oniriques, mais qui pouvaient aussi se faire enjouées ou dramatiques, suggéraient fréquemment divers sentiments et images au public. A la recherche de l'équilibre, de la pureté d'écriture, de ce moment où elle sentait que le passage sur lequel elle travaillait était réussi, Caroline Charrière préférait l'expression à la démarche conceptuelle, et se disait proche de l'idée de Wolfgang Rihm, entendue lors d'une conférence, d'une «poussée végétative». On retrouve un écho de cette pensée dans une courte pièce symphonique composée en 2009, Naissances, qui représente non seulement le développement d'un organisme vivant, en particulier le début des connexions neuronales, mais aussi, comme elle l'écrivait, le fait qu'on «peut naître toute sa vie, on peut recommencer, on peut vivre de nouveaux liens, de nouvelles connexions, développer de nouvelles idées, changer sa personnalité, se révéler sous un nouveau jour.»...

 

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RMSR décembre 2018

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