No. 70/3    septembre 2017

 

Le 'Timbre d'argent' de Saint-Saëns

à l'Opéra-Comique

Par Vincent Giroud

Le Timbre d'argent de Saint-Saëns

Edgaras Montvidas (Conrad), Raphaëlle Delaunay (Fiammetta, rôle dansé) et Tassis Christoyannis (Spiridon). © Pierre Grobois, Opéra-Comique.

 

Feignant de se résigner au fait que, de ses douze opéras, seul Samson et Dalila lui survivrait, Saint-Saëns, qui ne manquait pas d'humour, se comparait à Audran, auteur de La Mascotte. Toute exagération mise à part, c'est en effet un statut paradoxal que celui de ce compositeur, dont dix des oeuvres sont parmi les plus jouées au répertoire, tandis que tout un pan de sa production est tombé dans l'oubli. Par bonheur, pour ce qui est de sa partie lyrique, on commence à découvrir ces oeuvres et à se rendre compte qu'elles méritent bien plus qu'un coup d'oreille. Ainsi, on a pu entendre Henry VIII à Montpellier naguère, et tout récemment au festival de Bard College; Hélène a été enregistré en Australie, La Princesse Jaune à Lugano; Proserpine vient d'être exhumé, en concert et au disque; on peut se procurer des bandes radio de la délicieuse Phryné, d'Etienne Marcel, et de Déjanire. Si L'Ancêtre a probablement moins de chances de passer la rampe, vu son sujet, on se demande pourquoi Ascanio reste injustement dans l'ombre dont vient d'être tiré ce Timbre d'argent parfaitement inconnu jusqu'ici.

Ce premier opéra de Saint-Saëns a eu lui-même une histoire mouvementée. Le livret de Barbier et Carré, après être passé par plusieurs mains (dont celles de leur ami Gounod), avait été offert au compositeur de 28 ans en dédommagement de son second échec au Prix de Rome en 1864. Balloté du Théâtre-Lyrique à l'Opéra, puis de l'Opéra à l'Opéra-Comique, non sans devoir être péniblement reficelé à chaque fois, l'ouvrage avait pour finir été créé en 1877 au Théâtre National-Lyrique d'Albert Vizentini. Monté à Bruxelles puis dans trois théâtres d'Allemagne ainsi qu'à Monte-Carlo, Le Timbre d'argent était repris une dernière fois à La Monnaie en 1914, avant de disparaître de la circulation...

 

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Revue Musicale de Suisse Romande / Maurice Ravel

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