éditorial
Dix ans après...
En mars 2007 (il y a très exactement dix ans), au terme de longs mois d'incertitude, une nouvelle société d'édition publiait pour la première fois un numéro de la Revue Musicale de Suisse Romande. L'ancienne société coopérative, créée dans les années 1970, venait de jeter l'éponge: persuadée d'avoir épuisé tous les recours, elle était arrivée à la conclusion qu'il était impossible de faire vivre dans notre région un périodique de musique classique. Etant un des rares à m'opposer à un tel défaitisme, je me retrouvai alors dans la situation de devoir reprendre à mon compte l'entier de la publication, administration et finances incluses. Je suppose que bien peu de gens auraient alors risqué un franc sur une entreprise qui avait toutes les apparences de la témérité; et moi-même, pour être sincère, je ne fixais mes horizons que sur le très court terme: tenir au moins une année!
Au moment où la presse suisse et étrangère traverse une crise sans précédent, c'est un bonheur singulier de repenser à tous les projets enthousiasmants, à tous les rêves qu'il aura été possible de réaliser pendant ces dix années. Je tiens donc à remercier ici chaleureusement toutes les personnes qui ont apporté leur indispensable contribution: les artistes que nous avons interrogés, les auteurs que nous avons publiés, les abonnés qui nous ont suivis fidèlement (et, souvent, nous ont prodigué de vifs encouragements), les collaborateurs dévoués, les annonceurs qui nous ont permis plus d'une fois de nouer les deux bouts... Surtout, nous ne pourrions oublier les mécènes et fondations qui nous ont soutenus -- au premier rang desquels, évidemment, la Loterie Romande, sans qui rien de tout cela n'aurait été possible.
Chers lecteurs, vous entendez désormais quotidiennement autour de vous les gens se lamenter sur le sort de la presse, qui voit certains de ses plus beaux fleurons sombrer corps et biens... Alors, pour une fois, laissez-vous dire que l'édition peut aussi être une autre histoire: celle d'un véritable bonheur, d'une ivresse même. Cela ne change rien aux difficultés actuelles; cela peut redonner espoir néanmoins. Publicités et abonnements sont aujourd'hui, partout, en berne. Le futur est à inventer, et passera en partie (passe déjà) par internet. La visibilité en est accrue, dans des proportions inimaginables. Sans doute n'avons-nous pas encore trouvé la formule qui permette d'en tirer tout le potentiel -- et peut-être même est-il encore un peu trop tôt. Dans tous les cas, la Revue Musicale a le privilège de ne pas avoir d'investisseur, et donc, de ne pas avoir à se soucier de rentabilité. Et nous chercherons, à l'avenir comme aujourd'hui, le moyen de faire plaisir à nos fidèles et de servir la cause de la musique -- sans oublier notre propre satisfaction bien entendu!
Vincent Arlettaz
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Vous pouvez commander ce numéro 70/1 (mars 2017, 64 pages, en couleurs) pour 13 francs suisses + frais de port (pour la Suisse: 2.50 CHF; pour l'Europe: 5 CHF; autres pays: 7 CHF), en nous envoyant vos coordonnées postales à l'adresse suivante (n'oubliez pas de préciser le numéro qui fait l'objet de votre commande):
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