No. 69/4    décembre 2016

 

Guillaume Tell au 'Met'

Par Vincent Giroud

 

Non seulement on n'avait pas entendu 'Guillaume Tell' au Metropolitan Opera de New York depuis 1931 (avec Giuseppe Danise dans le rôle-titre, Giacomo Lauri-Volpi en Arnold et Ezio Pinza en Walter), mais on ne l'y avait jamais entendu en français: la création, en 1884, dirigée par Leopold Damrosch, était en allemand, et la nouvelle présentation de 1894, pour les débuts de Francesco Tamagno, en italien!

Il est certes dommage que le Met n'ait pas monté l'ouvrage vers 1966-1967 alors qu'on pouvait réunir une distribution à peu près parfaite (Gedda, Crespin, Bacquier, et pourquoi pas Soyer ou Ghiaurov en Walter), mais il ne faut pas rêver, et d'un autre côté, en 1966 l'orchestre du Met n'était pas le somptueux instrument qu'il est devenu depuis grâce à James Levine, à présent directeur musical émérite. Idéalement, le Met aurait commandé sa propre mise en scène, au lieu de s'en remettre à une co-production (en l'occurrence avec l'Opéra néerlandais), mais là encore il ne faut pas rêver: en l'absence de superstars qui garantissent des salles combles, si l'on veut y voir La Juive, ou le Doktor Faust de Busoni -- ou Guillaume Tell --, c'est sous la forme d'une co-production et puis c'est tout.

 

Décors et costumes

D'ailleurs le pire a été évité: peu de New-Yorkais s'étaient probablement réjouis de découvrir que le spectacle qui leur a été proposé le 18 octobre était signé Pierre Audi, dont l'Attila de 2010 avait été assez mal reçu. Gageons qu'un plus petit nombre encore attendait des merveilles des décors de George Tsipyn après le double désastre, sur la même scène, de Benvenuto Cellini et de Mazeppa, deux oeuvres fragiles qui ne s'en sont jamais remises. Et disons tout de suite que d'un point de vue visuel le résultat n'est tout de même pas fameux. On n'espérait certes pas une espèce de néo-médiévisme ni des toiles peintes évoquant précisément la Suisse, comme l'avait fait Cicéri pour la création à la salle de la rue Le Peletier en 1829, mais ce qu'on avait sous les yeux -- de vagues rochers (certains dissimulant des escaliers), des bouts de bois, des charpentes figurant des maisons, parfois bizarrement recouvertes de plaques noires -- était plutôt moche et parfois carrément hideux. Les meilleurs moments, grâce à des éclairages efficaces, souvent même beaux, de Jean Kalman, étaient ceux où le plateau était nu...

 

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RMSR décembre 2016

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