No. 67/4    décembre 2014

 

Les 75 ans du

Concours de Genève

par Vincent Arlettaz

Concours de Genève, 75 ans

• Marie Duchêne-Thégarid: Une certaine idée de la musique. Le Concours de Genève (1939-2014), Genève, Slatkine, 2014, 376 p.
• Concours de Genève. 75 years of musical discoveries (Claves CD 50-141/15, coffret de 5 CD, 2014).

 

Créé à la veille du second conflit mondial, le Concours d'exécution musicale de Genève souffle en cet automne sa 75e bougie. Cette magnifique aventure artistique et humaine est aujourd'hui célébrée par la publication d'un riche ouvrage commémoratif, doublé d'une anthologie enregistrée, en un coffret de cinq disques où se lisent les noms de Friedrich Gulda, Maurizio Pollini, José van Dam ou Elly Ameling.

Nous sommes aujourd'hui habitués à trouver des concours musicaux à peu près partout: sous chaque caillou, à chaque feuille morte que nous soulevons... Cette situation n'est pas si ancienne: en 1939, lorsque naît la manifestation genevoise, seule une poignée de compétitions internationales lui ont frayé la voie; sans remonter aux jeux delphiques de l'Antiquité ou aux tournois de Minnesänger qui ont inspiré Tannhäuser, les premiers grands concours destinés aux musiciens classiques n'apparaissent pas avant la fin du XIXe siècle; pendant plusieurs décennies, il sera possible de les compter sur les doigts d'une main: le Concours Anton Rubinstein à Saint-Pétersbourg (1890, disparu en 1910), le Concours Chopin de Varsovie (1927), le Concours Wieniawski (1935), le Concours Eugène Ysaÿe à Bruxelles (1937, devenu Reine-Elisabeth), enfin le Concours de Vienne (1932). Ce dernier, suite à l'annexion nazie, cesse ses activités après 1938; c'est à un transfuge de son comité d'organisation, le musicologue et journaliste Frédéric Liebstöckl, que nous devons la naissance du Concours de Genève: constatant l'impossibilité de continuer en Autriche ce type de manifestation musicale -- très sensible en raison de ses inévitables résonances politiques -- il tente sans succès de convaincre différents partenaires en Suisse alémanique. C'est au bout du Lac Léman qu'il trouvera un appui décisif, en la personne d'Henri Gagnebin (1886-1977), compositeur et directeur du Conservatoire de Musique de Genève. Soucieux de provoquer une émulation parmi les jeunes musiciens helvétiques, qui jusque-là peinent à se profiler au niveau international, ce dernier conjugue ses relais politiques et institutionnels au carnet d'adresses de son nouvel associé; la première édition a lieu en été 1939, et malgré une campagne de financement malaisée, c'est un succès, notamment avec le couronnement d'un jeune prodige italien, le pianiste Arturo Benedetti-Michelangeli...

 

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Revue Musicale de Suisse Romande 67/4 décembre 2014

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(page mise à jour le 23 décembre 2014)