No. 61/3    septembre 2008

 

Christian Zacharias

Interview

par Antoine Pecqueur

 

Surnommé «La Mecque du piano», le Festival de La Roque d'Anthéron s'ouvrait cet été par un récital de Christian Zacharias, associant le Premier Livre des Préludes de Debussy et une sélection de Sonates de Scarlatti. Une démonstration parfaite de son jeu précis et limpide. Le lendemain matin, nous le rencontrions dans le parc du château de Florans, au pied du Lubéron.

Vous jouez pratiquement chaque été à La Roque d'Anthéron. Qu'est-ce qui vous séduit dans ce Festival?
Lorsque la nuit tombe et que le silence se fait, la musique prend ici une dimension qu'aucune salle de concert ne peut donner. Malheureusement, s'il fait encore jour au début du concert, les cigales font un bruit infernal! Ce que j'apprécie à La Roque d'Anthéron, c'est aussi l'écoute particulièrement concentrée du public.

La France tient une place importante dans votre parcours puisque c'est à Paris que vous avez étudié avec Vlado Perlemuter. Quels souvenirs en gardez-vous?
Après avoir remporté le Concours de Genève en 1969, j'ai travaillé pendant trois ans avec Vlado Perlemuter, en cours privés. Je n'avais pas envie d'intégrer le Conservatoire de Paris, car j'avais déjà suivi un cursus complet à la Musikhochschule de Karlsruhe. Avec Perlemuter, j'ai appris la rigueur. Son travail était concentré sur les fondamentaux. Il n'était pas question de faire preuve de liberté artistique! Ce n'est pas pour rien qu'il excellait dans Ravel, un compositeur qui souhaitait que les musiciens exécutent plus qu'ils n'interprètent son oeuvre. J'ai d'ailleurs gardé les partitions qu'il m'avait annotées. À chaque fois, il barrait mes idées, qu'il jugeait trop libres. Pour Perlemuter, la musique était un art discipliné!

C'est avec l'Orchestre de la Suisse Romande que vous faites vos débuts de chef d'orchestre en 1992. Qu'est-ce qui vous a amené à diriger?
L'Orchestre de la Suisse Romande (OSR) m'avait appelé pour remplacer un malade. J'avais toujours rêvé de diriger une symphonie de Haydn! C'est avant tout le répertoire qui m'attirait. D'autre part, à l'âge de 42 ans, j'avais acquis une certaine expérience au piano. Je me sentais prêt. Le risque du pianiste concertiste est de s'enfermer dans une recherche de perfection. Travailler comme chef permet de s'ouvrir musicalement et humainement. Après ce concert avec l'OSR, j'ai été très soutenu par Armin Jordan. Il m'a rapidement redonné son orchestre. Il n'y avait aucune jalousie chez lui...

 

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RMSR septembre 2008

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