No. 60/2    juin 2007

 

Les oiseaux chanteurs

Cages & tabatières

par Vincent Arlettaz

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Le chant des oiseaux, qui a fasciné l'homme de tout temps, figure aussi parmi les premiers modèles qu'ont cherché à imiter les automates musicaux. De l'Egypte antique à nos jours, en passant par Byzance, petite histoire d'un paradoxe: l'oiseau qui chante sur commande!

Si l'on en croit Héron d'Alexandrie, qui écrivit au Ier siècle de notre ère, l'ingénieur grec Ctésibos, inventeur des premiers automates musicaux, se serait consacré pour l'essentiel à imiter les oiseaux! Selon la description qui nous en est parvenue, il aurait utilisé à cette fin des sifflets jouant à la surface d'un récipient rempli d'eau: les bouillons provoqués dans le liquide par l'action du souffle de l'air viennent interrompre par intermittences la production du son, ce qui donne l'illusion d'une sorte de roucoulement naturel. Un tel procédé est d'ailleurs encore employé de nos jours pour imiter à l'orchestre les chants d'oiseaux. Au Moyen Âge, les oiseaux factices sont régulièrement mentionnés, notamment au IXe siècle, où un certain Léon le Mathématicien crée des arbres artificiels abritant des oiseaux chanteurs pour l'empereur byzantin Théophile. En Occident, ils sont cités pour la première fois vers 1250, par le Minnesänger Konrad von Würzburg. Des oiseaux apparaissent encore en grand nombre sur les croquis du Père Athanasius Kircher qui, au XVIIe siècle, fut un des théoriciens les plus intéressés par les automates musicaux. Mais c'est au XVIIIe siècle que l'on peut attribuer la création de l'oiseau mécanique dans sa version la plus perfectionnée, celle-là même qui, à très peu de détails près, est encore utilisée de nos jours.

 

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Les automates de Héron d'Alexandrie (1er siècle ap. J.-C.)

 

Jusqu'à cette date, on utilisait pour imiter le chant des oiseaux de petits tuyaux d'orgue, permettant une imitation plausible, mais non parfaite. C'est le cas notamment dans les fameuses «serinettes», petites orgues à cylindre utilisées par les dames de l'aristo-cratie pour enseigner à leur canari les dernières mélodies à la mode. Ce qui manquait à ces instruments, c'était de pouvoir produire des intervalles non tempérés, y compris évidemment le glissando -- comme le font les oiseaux eux-mêmes. Pierre Jaquet-Droz, horloger à La Chaux-de-Fonds, fut apparemment le premier à apporter une solution satisfaisante à ce problème...

 

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