No. 60/2    juin 2007

 


Musique contemporaine

Hautes heures chaux-de-fonnières

par Alain Corbellari

 

Proportionnellement à son bassin de population, la capitale des Montagnes neuchâteloises draine un nombre exceptionnel d'auditeurs dans ses concerts de musique contemporaine. Et les nouvelles formations ne cessent de se créer. Témoin l'ensemble «Cercles» qui vient de donner ses premiers concerts devant un public enthousiaste.

La Chaux-de-Fonds, l'ancienne métropole de l'horlogerie, vit aujourd'hui à l'heure de la musique d'avant-garde. Les «Concerts de Musique Contemporaine» (CMC) viennent de fêter leurs dix ans; le «Nouvel Ensemble Contemporain» (NEC) approche de ses quinze ans d'existence et le Festival biennal «Les Amplitudes» vient de connaître sa troisième édition: après Luc Ferrari (2003) et Georges Aperghis (2005) c'est le compositeur sicilien Salvatore Sciarrino qui était l'invité des rencontres de cette année, lesquelles se sont déroulées du 8 au 13 mai avec un succès non démenti. Mais il faudrait aussi parler des concerts-sandwichs, ou du conte musical pour enfants de Claude Berset sur un texte d'Yves Robert, Madame Bouh! créé en mars dernier, des initiatives qui essaient chacune à sa manière de casser les barrières traditionnelles entre amateurs de musique classique et de musique contemporaine. De fait, combien de villes de la taille de la Chaux-de-Fonds peuvent se vanter de pouvoir compter, pour la musique contemporaine, sur un public minimal d'une bonne centaine de personnes par manifestation? Bien des festivals consacrés à la musique d'aujourd'hui auraient de quoi être jaloux d'une telle fréquentation. On serait pourtant bien en peine de livrer la recette d'un tel succès. Il y a l'habitude d'abord, car depuis près d'un demi-siècle (sous la houlette d'abord du pionnier que fut Emile de Ceuninck) les passionnés se sont succédé pour maintenir allumée la flamme de la création vivante. Il y a aussi sans doute un peu de cette chose complexe et fuyante que l'on nomme les «mentalités»: frondeuse et progressiste, La Chaux-de-Fonds a toujours, culturellement, voulu sortir des sentiers battus. Il y a le nombre exceptionnel de lieux de rencontre plus ou moins alternatifs, que ce soit le Temple allemand, église désaffectée transformée en salle de concert, l'ancienne usine électrique, le charmant et vénérable théâtre à l'italienne récemment rebaptisé «L'Heure Bleue», la fameuse salle de musique, le centre de culture ABC, la maison de maître du Théâtre Populaire Romand, etc. Il y a encore une certaine habitude du mécénat, bien que celui-ci, depuis les déboires qu'a connus le secteur horloger, tende à se faire plus discret. Mais en fait, aucun de ces ingrédients ne suffirait à assurer à lui seul le succès presque ininterrompu de la musique contemporaine dans le Jura neuchâtelois...

 

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