Un quart de siècle de Schubertiades
par Alain Corbellari
Tapez «Schubertiade» sur le net: les quinze premiers sites vous emmèneront en Autriche, non seulement à Schwarzenberg, à deux pas de la frontière suisse, où se déroule sous ce nom l'un des plus prestigieux festivals autrichiens, mais aussi à la Volkshochschule de Hietzing à Vienne. Vous poursuivez et apprenez que les Schubertiades fleurissent également en Allemagne (château d'Ettlingen) et vous tombez enfin sur la Suisse, en comprenant que, pour trouver plus vite, vous auriez été bien inspiré de préciser qu'il ne s'agissait pas de n'importe quelle Schubertiade mais bien de celle d'Espace 2, qui, depuis 1978, fait les beaux étés, tous les deux ans, de notre radio romande.
L'hameçon sur le fond bleu de l'affiche, c'est sans doute pour dire à l'auditeur que l'on aimerait bien l'appâter, mais aussi sans doute pour rappeler qu'entre le Doubs et le Lac nous sommes, dans le canton de Neuchâtel, au pays des truites... et qui dit truite dit bien évidemment Schubert!
Bienheureux Schubert qui a enrichi la langue française (et aussi la langue allemande, bien que, pour des raisons inexpliquées, le grand Duden ne répertorie pas le mot) de l'un des termes les plus conviviaux du vocabulaire musical: allez donc parler de Beethovéniades, de Bachiades, ou même de Mozartiades! Certes, l'usage courant d'un mot rendrait acceptables les formations lexicales les plus contre-intuitives, et on ne prétendra pas ici que le nom de Schubert était euphoniquement destiné à inspirer ce délicieux mot qui évoque immédiatement, aujourd'hui, tout ce que la musique peut avoir de plus immédiatement chaleureux...
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