No. 58/1    mars 2005

 

NICOLAS CHALVIN

le chef qu'on n'attendait pas

par Myriam Tétaz-Gramegna

 

Dans les coulisses de l'Opéra de Lausanne, il se formait discrètement, mais sûrement, au métier de chef d'orchestre, suivant ainsi la voie qui fut celle de tous les grands chefs du siècle passé. Et Nicolas Chalvin a fait d'emblée l'unanimité des mélomanes, de la critique... et des musiciens d'orchestre. Une carrière à suivre!

Il travaillait dans l'ombre, jusqu'au jour où le chef Jonathan Darlington lui a cédé la baguette pour la dernière représentation de Lucio Silla de Mozart, à l'Opéra de Lausanne, et sa reprise à Caen. C'était en 2001. Outre deux concerts à la tête de l'Orchestre de Chambre de Lausanne, Nicolas Chalvin dirige l'année suivante Véronique de Messager, puis Niobé et Médée de Dusapin. En 2003 c'est Orphée de Gluck et Don Pasquale de Donizetti. En juin 2005, ce sera Carmen de Bizet, après La Voix humaine de Poulenc et Reigen de Boesmans donnés fin 2004. Les Lausannois ont découvert ainsi non pas un chef en devenir, mais un artiste à la calme assurance, au métier sûr, patiemment acquis d'abord comme hautbois solo à l'Orchestre National de Lyon et à l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg, puis dans les coulisses de l'avenue du Théâtre; un chef reconnu aussi à Zurich où il dirige Daphnis et Chloé de Ravel cette saison avant de retourner à Caen, puis à Nantes et Angers.

Nicolas Chalvin, trente-cinq ans, est le même homme face à l'orchestre ou face à qui l'interroge sur son parcours musical: tranquille, précis, cherchant la formulation la plus adéquate ou l'interprétation la plus fidèle, ne se payant ni de mots ni de gestes superflus, d'une autorité naturelle qui n'a pas besoin de s'imposer, et dont l'aménité, l'intelligence réfléchie, le respect d'autrui vont de pair avec une force, un élan, une sensibilité qui portent la musique à son expression la plus convaincante.

Nicholas Chalvin a-t-il toujours rêvé d'être chef d'orchestre?

Oui, bien sûr. Le hautbois, c'était en attendant. Et pourquoi le hautbois? Un pur hasard: au Conservatoire de Lyon, mon premier professeur de solfège était aussi professeur de hautbois. J'avais songé au violoncelle ou au cor, mais le hautbois m'a plu et c'était parti. Dans l'orchestre, toutes les places sont bonnes pour un futur chef; l'important c'est d'avoir un très haut niveau instrumental et une expérience professionnelle d'orchestre, de musique de chambre, ou de pianiste-répétiteur.

Est-ce aussi un hasard si vous avez commencé par l'opéra?

Le hasard encore, qui fait très bien les choses... Ma femme, Marie-Cécile Bertheau, est chef de chant à Lausanne. Elle a été en quelque sorte mon cheval de Troie...

 

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rmsr

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