No. 57/4    décembre 2004

 

Klaus Huber fête ses 80 ans

par Antoine Pecqueur

 

Il est des anniversaires qui passent plutôt inaperçus. Exceptés quelques concerts et conférences (le plus souvent en Allemagne), les quatre-vingts ans du compositeur bernois Klaus Huber ne déclenchent ni fièvre médiatique ni emballement discographique. Car dans le panorama de la musique contemporaine, un courant tend aujourd'hui, de commandes en festivals, à s'installer de plus en plus au premier plan: le néo-classicisme. Le festival Musica de Strasbourg reste encore en marge de ce courant et n'hésitait pas à mettre en exergue, pour sa dernière édition, la résistance des compositeurs aux situations socio-politiques environnantes. De Nono à Rihm, de Kagel à Neuwirth, différentes générations se retrouvaient dans un langage sans concession servi par des interprètes de premier plan (Orchestre de radio allemand SWR, Ensemble Ictus...). Il n'était donc pas étonnant de rencontrer à Strasbourg Klaus Huber qui nous recevait, pendant plusieurs heures, entre la supervision de deux répétitions. La trajectoire de l'auteur de La terre des hommes se déploie sur différents champs dont la confrontation se révèle d'une richesse passionnante. L'exigence, l'engagement et l'émotion se retrouvent aussi bien dans son oeuvre qu'au gré de son itinéraire et constituent dès lors d'évidents fils directeurs.

 

Exigence et efficacité

L'exigence se manifeste ainsi dès ses premiers choix: «Je me suis décidé assez tard à étudier la musique car j'avais aussi d'autres centres d'intérêt. J'étais très doué en peinture et surtout en dessin. Mais peu à peu la musique m'a occupé de plus en plus, parce que c'était plus difficile pour moi. La facilité ne m'a pas beaucoup attiré...». Très vite, Klaus Huber est amené à enseigner en Hochschule...

 

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