No. 57/1    mars 2004

 

Faut-il jouer Beethoven deux fois moins vite? (II)

par Robert Spruijtenburg

 

Dans notre numéro de mars 2003, nous avions évoqué les problèmes de tempi soulevés par les métronomisations fournies par Beethoven lui-même pour ses propres oeuvres. Rappelons que, selon une hypothèse proposée par W.T. Talsma, ce n'est pas sur un mouvement simple, mais sur un aller-retour du balancier du métronome que se serait basé Beethoven, ce qui expliquerait les chiffres de tempo très élevés prescrits dans plus d'un cas; c'est en se fondant sur cette conception que Maximianno Cobra a récemment publié des enregistrements d'un genre tout à fait nouveau, reprenant des oeuvres de Mozart (symphonies, ouvertures) et de Beethoven (Neuvième symphonie). Robert Spruijtenburg réagit ici à notre article.

La musique de Beethoven est encore si moderne à tant de points de vue, même aujourd'hui, qu'elle est encore capable de soulever des oppositions tout à fait irrationnelles, l'un des principaux paramètres choquants étant justement le tempo. Une discussion rationnelle est difficile dans ce domaine, parce que ces questions suscitent des passions qui ne sont pas sans rappeler le fanatisme des guerres de religion. Il y a d'un côté, bien entendu, une question de goût personnel; [...] mais aussi des faits dont il faut prendre connaissance et qui, le cas échéant, doivent tempérer les goûts personnels

La base du travail de M. Cobra, d'après votre article, est donc l'idée de W.T. Talsma selon laquelle il faut compter l'aller-retour, et non le battement simple du métronome pour les indications de tempo. Cette idée me semble fort discutable. En effet, si l'on s'en tient à la logique, ce que l'on cherchait au départ était un dispositif capable de donner des battements à intervalles réguliers, afin de marquer le tempo. Il est finalement secondaire de savoir si, pour des raisons de mécanique si je puis dire, le principe de base était un balancier, et il me semble bien artificiel d'introduire ici la question de l'aller-retour. Dans le cas d'une pendule, les secondes ne sont-elles pas marquées par chaque battement du balancier, à savoir une seconde à l'aller et une au retour? C'est d'ailleurs avec des pendules étalonnés (j'entends maintenant un pendule, et non pas une pendule) que l'on déterminait le tempo avant l'invention du métronome. Par conséquent, il semble évident que l'habitude avait de toute façon déjà été prise de compter chaque battement de l'aller-retour du pendule...

 

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rmsr

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