No. 56/2    juin 2003

 

Rencontre avec

Pinchas Steinberg

par Vincent Arlettaz

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Violoniste d'origine israélienne, formé en Allemagne et aux Etats-Unis, Pinchas Steinberg a fait ses débuts de chef en 1974, avec l'orchestre du Rias de Berlin. Invité dès lors par les plus grands ensembles et les plus grands festivals, il a notamment été chef invité permanent de l'Opéra de Vienne (1988-93) et chef principal de l'Orchestre symphonique de la radio autrichienne (1989-96). C'est en septembre 2002 qu'il succède à Fabio Luisi comme directeur artistique de l'Orchestre de la Suisse Romande, une phalange qu'il présentera la saison prochaine en Europe (Lucerne, Orange, Barcelone, Madrid, Hambourg, Cologne) et en Amérique du Nord (Côte Est des Etats-Unis). Rencontre avec une personnalité forte, peu tentée par les contorsions de la langue de bois!

-Pinchas Steinberg, vous achevez votre première saison à la tête de l'Orchestre de la Suisse Romande; vous avez affiché dès les débuts de grandes ambitions pour cet ensemble, quel est votre sentiment après une saison de travail?

-Je suis très satisfait; les progrès sont énormes. Mais vous savez, comme le veut le dicton, Rome ne s'est pas faite en un jour!

-Quels sont les aspects sur lesquels il vous a fallu le plus travailler?

-Tous! Vous ne pouvez rien négliger. La programmation est essentielle, car il faut avoir une idée claire de ce que vous souhaitez faire, lorsque vous entendez faire monter le niveau de l'orchestre. Mais aussi l'interprétation, l'intonation, l'articulation, la sonorité, la balance entre groupes: c'est un vaste terrain!

-Néanmoins, quels étaient les points les plus faibles?

-Je ne saurais le dire; si vous voulez, il s'agissait d'une manière moyenne de faire les choses; or, je n'aime pas les choses moyennes: il faut faire extrêmement bien, ou laisser de côté; c'est là que se situe le travail!

-Aujourd'hui encore, lorsqu'on prononce à l'étranger le nom de l'Orchestre de la Suisse Romande, les gens pensent spontanément: «Ansermet». Plus de trente ans après, que reste-t-il de cette période?

-Je ne sais pas. Peut-être le nom! La grande chance d'Ansermet a été de vivre à une époque très particulière, qui est celle de l'avènement du disque; le disque existait bien sûr avant cela, mais il n'est vraiment devenu abordable et populaire qu'à cet instant-là. Ansermet était certainement un homme très habile, qui savait choisir le moment juste, et sa politique de collaboration avec Decca a fait la renommée de l'OSR. Lorsqu'on écoute aujourd'hui ces enregistrements, il faut bien reconnaître que tout n'est pas extraordinaire; mais c'est un mythe...

 

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