No. 56/1    mars 2003

 

Caroline Charrière

compositrice

par Thierry Dagon

 

Parmi les compositeurs de notre pays, peu sont ceux qui vivent uniquement de leur art. Le temps consacré à la composition se place tant bien que mal entre l'enseignement, l'orchestre, la direction chorale ou autre. Voici deux ans, Caroline Charrière a décidé de faire le grand saut en inversant les données. Un pari fou? Pas tant que cela, au vu du carnet de commandes de l'artiste fribourgeoise. De sa petite maison, à Estavannens, le paysage idyllique, la vue imprenable sur les Préalpes, la brume en contrebas, dans la plaine, portent à la rêverie. Et l'on retrouve dans ses partitions la rugosité majestueuse de la roche, la couleur des pâturages, sans tomber dans la Gruyère de carte postale. Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, Caroline Charrière écrit sans se soucier le moins du monde des effets de mode, refusant toute étiquette -- la première de ces étiquettes à la faire bondir étant celle de «femme compositrice».

«Je me suis rendu compte que j'adopte une attitude simple: pour moi il est évident que je peux composer. Je suis consciente de la chance que j'ai par rapport à une Fanny Mendelssohn; il est vrai que c'était là un autre système social, une autre éducation; la religion aussi tenait une place différente. Mes parents ne m'ont jamais empêché de faire de la musique et j'ai envie qu'on écoute mes oeuvres pour elles-mêmes, sans se soucier du fait que ce soit une femme qui les ait écrites. D'ailleurs, je n'ai pas le temps de me créer ce genre de problèmes. Il est difficile d'être compositrice, certes, mais il est également difficile d'être compositeur. J'exprime la musique qui est en moi comme être humain, pas comme femme, et mon combat féministe ne s'exprime pas par ma musique. Pour l'instant je n'ai pas senti de discrimination à mon égard. Nous verrons bien si cela change, alors mon discours changera peut-être aussi.» ...

 

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