No. 54/3    septembre 2001

 

Rigoletto
Aux arènes d'Avenches

par Antonin Scherrer

 

Pour la septième année consécutive, les arènes gallo-romaines d'Avenches ont prêté leur cadre grandiose à la représentation d'un ouvrage lyrique, dans la plus pure tradition italienne. L'année de son centenaire, cette grande fête populaire ne pouvait évidemment pas échapper à Verdi. Encore le choix de Rigoletto, un opéra plutôt intimiste, pouvait-il paraître surprenant. Défi relevé par Patricia Panton et Sergio Fontana.

Les défis font avancer, dit-on. Le Festival d'Opéra d'Avenches l'a prouvé avec éclat cette année, en mettant sur pied un ouvrage a priori peu adapté au gigantisme des arènes romaines: Rigoletto de Giuseppe Verdi. Certes, «la donna è mobile» emporte l'adhésion où qu'elle soit chantée. Certes, cette partition est d'une force et d'une beauté au moins aussi grandes que celles de Nabucco ou Aïda. Mais il n'empêche qu'avec des choeurs très peu sollicités et un environnement scénique plutôt intimiste, la partie était loin d'être gagnée.

Année Verdi ou pas, il fallait une mise en scène irréprochable pour faire passer la chose auprès du public. Patricia Panton a relevé le défi, et les quelque 40'000 personnes qui se sont pressées cette année encore dans la cité du nord vaudois se sont régalées. Avec à la clé une belle part de féerie, et un bilan artistique flirtant avec les sommets.

 

Rigoletto en plein air?

Dès le lancement du projet, ses promoteurs clament à qui veut bien les entendre que «rien n'est impossible à l'extérieur, pour autant que l'on s'y prenne de manière adéquate». A ceux qui ne tolèrent sous les étoiles qu'Aïda et Nabucco, Patricia Panton répond en évoquant le succès immense du Barbier de Séville à Vérone, «un opéra beaucoup plus intimiste que Rigoletto». Grand connaisseur d'opéra italien devant l'éternel, Sergio Fontana, directeur artistique de la manifestation, ajoute qu'«aucun des ouvrages joués à Vérone n'a été composé pour le plein air; ce qui ne les empêche pas de remporter un succès considérable». Succès populaire à Avenches également, si l'on se penche sur les tabelles de fréquentation: 48'000 billets vendus pour les huit représentations d'Aïda, 52'000 pour celles de Nabucco... de quoi faire pâlir de jalousie les plus prestigieuses scènes de la planète...

 

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